Cinquantenaire des indépendances Guinée-Mali: Qui peut danser ?
Le 22 septembre dernier, le Mali a commencé -à l’instar d’une dizaine de pays africains- les festivités du cinquantenaire de son indépendance. Non loin de l’avenue du Mali où se déroulait le défilé militaire en présence de nombreux chefs d’Etat, j’ai aperçu ce jeune homme déguisé en vert, jaune et rouge : les couleurs nationales du Mali. Il esquissait, comme tant d’autres jeunes, des pas de danse pour exprimer sa fierté du bilan de ces cinquante dernières années. Alors, je me suis demandé en tant que guinéen si ces jeunes de ma génération au Mali ont vraiment des raisons de se réjouir ainsi. Pour répondre à cette question, faisons un bilan comparatif non exhaustif, certes, mais très simple que nous commençons aujourd’hui par l’électricité, le courant ou Tè comme on le dit à Conakry.
J’ai constaté que les maliens, notamment ceux de Bamako, se soucient moins de la batterie de leur téléphone portable. Ils ont l’électricité 24h/24 et s’il y a délestage à quelques endroits, ce n’est qu’une question d’heures. Il en est de même pour toutes les grandes villes du pays. Ceci est un luxe pour la Guinée qui célèbre cette année les cinquante deuxième anniversaires de son indépendance. Là-bas, en dehors de la commune de Kaloum qui est le centre administratif, les quartiers périphériques qui ont le privilège de ne pas être privés de leur « tour » n’ont l’électricité que 8h/24. Donc un habitant de Conakry qui communiquent longuement au téléphone par jour est obligé de chercher deux batteries pour un même téléphone. Il lui faudra absolument faire le plein des deux batteries les rares heures qu’il aura le courant dans la semaine. A défaut, pour être joignable à tout moment, il sera nécessaire de déposer sa batterie de secours dans une cabine spécialisée équipée d’un moteur pour la recharger moyennant 1000 francs guinéens soit 100 FCFA.
Vous comprendrez donc qu’après 50 ans de Mali indépendante et 52 ans de la Guinée indépendante, le souci quotidien du jeune malien comparativement à celui du guinéen est totalement différent. Quoi qu’il en soit, tout n’est pas sombre partout. Si le Mali est souvent cité par la jeunesse guinéenne comme étant un model de démocratie, nous ignorons souvent un autre aspect : celui du développement à commencer par la fourniture des services sociaux de base. Bien que le défi soit énorme pour nos Etats, certains ont cas même du mérite par rapport à d’autres. C’est pour dire que ce jeune a, aux yeux du jeune guinéen, une bonne raison de danser.
A suivre…
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