Fode

Siguiri: des fossés dans les rues pour parer les excès de vitesse des motards

Le fossé contre les excès de vitesse de motards

Si vous voulez voir des motos qui roulent à la même vitesse qu’un avion prêt à décoller, rendez-vous à Siguiri. C’est la ville où il y a plus de motos que dans n’importe quelle autre ville de la Guinée. Aujourd’hui, il ne se passe pas un seul jour à Siguiri sans qu’on enregistre au moins un accident de moto provoqué par l’excès de vitesse. Face à cette situation d’imprudence générale, certaines familles creusent des fossés dans toutes les rues qui passent devant leur domicile en vue de mettre leurs enfants en sécurité.

Le passage d'un golfeur pour le centre ville

A Siguiri, le passage des conducteurs de motos qu’ils appellent les « golfeurs » ( comme celui-ci sur debout sur sa moto sur cette photo) ne laisse personne indifférents. Comme leur nom l’indique, ils roulent à la même vitesse qu’une balle de golf lancée par Tiger Woods. Ces golfeurs ne sont autres que des trafiquants de motos qui traversent tous les jours la frontière Guinée-Mali en défiant les gardes frontaliers pour rentrer à Bamako avec leur marchandise et y vendent à bon prix. Finalement, ils ne sont plus les seuls. En plein centre ville, c’est tout le monde qui roule comme eux d’où l’inquiétude de cette famille Camara «domicilié au quartier Energie. « Il faut absolument que l’on creuse des fossés pour mettre en sécurité et nos enfants et nous mêmes », explique Moussa muni de sa pioche. Ils poursuit avec un ton hargneux: « mes jeunes frères passent la journée à jouer devant cette cour mais chaque jour l’un d’entre eux est soit blessé ou raté de justesse par un motard. Celui qui nous énerve de plus est un mécanicien. Quand il passe ici pour aller chercher sa copine, on a l’impression que c’est un fusé qui passe. C’est pour quoi nous avons décidé de creuser des fossés dans la rue. S’il descend dans ça, soit il causera une panne à sa motos ou il se fera écraser les testicules. Et ça, je le souhaite vivement ».

Prions Dieu pour ne pas qu’Il entende ce dernier souhait de Moussa.

Il faut également souligner qu’il y a quelques années de cela, la moto a fait tellement de morts à Siguiri qu’une partie du cimetière à été exclusivement réservée aux victimes d’accident de moto. Malgré tout, rouler à vive allure est pour le Siguirika, une preuve de la maîtrise de cet engin.


A Conakry, les filles se rendent plus belles pour accueillir le nouvel an.

Un salon de coiffure au centre du marché Madina

Les guinéens éprouvent d’énormes  difficultés pour fêter la fin de l’an 2010. A pas de caméléon, le pays est entrain de sortir d’une longue crise à la fois politique, économique et sociale dont le facteur aggravant a été l’interminable processus électoral au cours duquel toutes les activités étaient presque arrêtées. Les poches sont donc vides et cela ne donne aucun goût à la fête. C’est seulement dans les milieux féminins où l’ambiance est impressionnable. Pendant que les hommes pleurent sous le poids des craintes de perdre la face, les filles quant à elles ont les sourires aux lèvres. Ce sont elles qui sillonnent les marchés à la recherche de parures, de belles robes de fête et de paires de chaussures. Au contraire, Thierno est un étudiant qui se promène depuis quelques semaines avec une carte d’invitation que lui remis sa copine. A la question de savoir s’il répondra à cette importante invitation, il me répond : «  À vrai dire, je suis coincé. Tous ceux qui ont l’habitude de m’aider ne veulent même pas qu’on que je leur parle de fête. J’ai cherché le crédit que je pourrai payer dès qu’on nous donnera notre prime à l’université mais en vain.  Au fur et à mesure que le 31 s’approche, mon cœur vibre. Il me faut sauver l’honneur mon ami…». Tu crains d’être plaqué ou quoi ? Il rétorque : « mets toi seulement à ma place… ».

Dans les quartiers par contre, les salons de coiffure ne se désemplissent pas. Les coiffeuses et les vendeurs de mèches se frottent les mains. En plein marché de Madina, je rencontre Madeleine et ses amies avec leur sac bien rempli de diverses choses. Elles sont toutes étudiantes. Je les taquine en disant : vous, votre sac est plein alors que nous nous sommes incapables de s’acheter une chemise. Dites-moi, c’est quoi votre secret quant on sait que la banque centrale est vide à plus forte raison les poches d’un étudiant ou les porte-monnaie  d’une étudiante ? Elles réagissent en disant : «  Eh toi là, tu peux jurer que tu n’a jamais donner un franc à personne depuis le début de cette semaine » ? Moi ? Jamais. Où est ce que je vais prendre cet argent ? «  De toutes les façons, disent-elles, tu as ton petit secret pour te débrouiller et nous aussi nous avons le notre. La fête du nouvel an ne doit être ratée». Sur ces tons, elles me donnent au revoir avant de me lancer : « Bonne année 2011 » !

Cette nuit, c’est aussi la nuit de la déception du de tous les dangers pour les infidèles. Pour le savoir, il suffit de sortir aujourd’hui  pour se promener au bord de la route. Beaucoup de filles et de garçons qui seront plaqués vont déverser leur bile sur leur compagnon au téléphone. Si jamais ces téléphones ne seront pas fermés, les premières phrases sèchement prononcées seront : «  tu es où »? Ensuite, des menaces : «  tu as osé me faire ça ? Hein »..!


A quoi ressemble un cyber à Siguiri?

Le cyber de Siguiri attend le réseau internet

A peine rentré à Siguiri (préfecture située au nord-est de la Guinée) je cherche un cyber pour me connecter. Il semble que dans une grande ville comme ici, le seul cyber operationnel se trouve dans le quartier Kouroudakodo à côté de l’hopital et juste en face de l’angence de la Société guinéenne de télécommunication ( SOTELGUI) qui est, pour le moment, le seul operateur founisseur d’internet en déhors de Conakry. Pas de surprise ! Bien que Siguiri ou Mandén Bèrè, comme on le dit ici, profite désormais de l’électricité regulièrement fournie par  la Société Aurifère de Guinée ( SAG ), le réseau internet fait pourtant défaut.

La plaque du cyber de Siguiri dans le buisson

Après avoir dépassé le coin sans m’en apercevoir, au retour il m’a fallu demander à ces enfants de déherber l’alentour de la plaque pour que le cyber soit au moin visible. Mr Kaba est là, le gérant. Quand  je me suis adressé à lui pour qu’il me donne un ticket de connection, il me repond : « mon frère depuis le matin moi même je ne parviens pas encore à consulter ma boite mail ». Alors je lui dis  « mais vous êtes pourtant en face de la SOTELGUI, est ce que vous leur avez signalé ce problème pour qu’ils trouvent une solution ?»  Il rigole d’abord avant d’ajouter « la SOTELGUI est incapable de trouver un ordinateur pour le technicien qui s’occupe de son service internet LOURA. Comment voulez- vous que j’appelle celui-ci alors qu’il n’a même pas de machine lui permettant de contrôler s’il y a connection ou pas. Aujourd’hui même deux personnes étaient venues chez eux pour s’abonner mais finalement, ils ont reboursé chemin ».

Siège de la SOTELGUI à Siguiri

Découragé je regarde ma montre et il sera bientôt midi. Mr Kaba conclut notre converstion en me proposant de m’occuper d’autres choses et de revenir voir à partir de 17h. J’ai donc préféré noter son numero de téléphone pour que je puisse le rappeler de temps à autre pour savoir si le réseau est revenu de son long voyage car cela valait mieux que dépenser unitilement de l’argent en prennant le taxi moto pour des vas-et-vients infructueux.

 

Encore malheureusement pour moi, Siguiri connait une crise de cartes de recharge Orange depuis quelques jours. Pour les autres operateurs, il y a en comme d’habitude mais pour Orange, il faut faire le tour de la ville pour en trouver. Il en est de même pour l’internet. Il m’a fallu me rendre à la cité soit à 25 km de la ville pour mettre ce billet en ligne.


Ces jeunes filles qui se marient par téléphone

Source: https://album.aufeminin.com

A Conakry, le téléphone portable ne nous a pas apporté que du bien. Discrètement, il a occasionné beaucoup d’illusions et de déceptions. Les filles qui se sont téléphoniquement fiancées à un copain parti en Europe ou tout simplement à un homme de la diaspora en savent quelque chose. Même si beaucoup d’entre elles n’ont pas le courage de l’avouer, nous les garçons physiquement présents et qui sommes relayés au rang de « premier Gaou » dans ces histoires de cœurs, avons compris ce petit jeu. Il suffit d’être patient pour gagner.

Les filles, quant à elles, cherchent le raccourci

Il est très rare que les filles soient tentées par l’immigration clandestine. Le plus souvent, ce sont les garçons qui prennent le chemin de l’Europe ou de l’Amérique (à la recherche de ce qui est connu de tous). Les filles, quant à elles, cherchent le raccourci : elles veulent se marier coûte que coûte  aux miraculés qui y arrivent ou à ceux qui y vivent pour d’autres raisons. C’est vrai. Ce que femme veut, dit-on, Dieu  veut. Une fois le contact établi, le premier geste attendu de l’homme est le téléphone portable dernier cri (différent de Made in China) qui la mettra en valeur aux yeux de ses amies. Du coup, ce téléphone remplace les traditionnelles dix noix de colas exigées jusque là pour les fiançailles et le mariage par une partie importante de la population guinéenne. Le projet est donc en marche et la jeune fille n’attend que le mariage pour rejoindre son mari.

Elles sont très connues dans les quartiers. Téléphone collé à l’oreille durant des heures et des heures, assises sur une chaises dans un coin de la cour, se promenant quelque fois aux alentours de la maison ou au bord de la route, ces filles « fiancées de loin » passent la moitié de la nuit à causer de tout et de rien avec leur futur mari (qui ne vient toujours pas). Les plus chanceuses obtiennent le mariage mais, là encore, la tradition en prend pour son grade.

Déguiser un de ses jeunes frères en mari

Et bien, tout a l’allure d’un vrai mariage. Le consentement des différentes familles est souvent obtenu grâce au courage du mari qui multiplie les appels pour faire aboutir les négociations. Le mariage religieux est célébré à la mosquée, le civil à la mairie en présence de témoins, les folklores et autres confèrent au mariage tout son caractère pompeux. Malheureusement, il n’y a qu’un seul absent : le mari en personne ! Mais ce n’est pas si grave car c’est une pratique courante. La solution consiste à déguiser l’un de ces jeunes frères en mari. Quel couple !

Notamment de 2000 à nos jours, le téléphone portable a arrangé un nombre important de mariages à Conakry. Cependant,  ces couples, comme vous le savez bien,  ne se fréquentent que par téléphone pour la simple raison que le mari cherche les papiers pour lui d’abord, ensuite pour sa femme.  Mais comme trop de patience nuit, cette dernière est souvent obligée de se débrouiller ailleurs en attendant que le Monsieur (qui ne fait que chauffer le tympan) soit dans les conditions régulières. Alors si vous avez écouté le Premier Gaou du groupe  Magic System, c’est à vous de deviner la suite de cette histoire… 😉


Finale de la présidentielle: les guinéens de Bamako se sont encore mobilisés

Bureau de vote du Lycée Mamadou Sarr/ Hamdallaye ACI 2000

On  peut dire que le vote du deuxième tour, contrairement au premier, a été plus ou moins fatiguant pour les électeurs guinéens résidents au Mali notamment pour ceux de Bamako.Le nombre de bureaux de vote est passé de 5 à 9 pour éviter les longues files d’attentes qui ont empêché un nombre importants d’électeurs le 27 juin dernier d’exprimer leur voie. Malgré ces efforts, c’était la queue devant tous les bureaux de vote.

 Très tôt ce matin,  les guinéens se sont précipités dans le calme et la sérénité pour rejoindre les bureaux de vote les plus proches afin d’accomplir leur devoir citoyen. Pour Aly qui a pu voter dès l’ouverture du bureau de vote du lycée Mamadou Sarr situé dans le quartier de Hamdallaye ACI 2000, « rien ne fera gagner un candidat si ce n’est pas la voix valablement exprimée par ces militants. C’est pourquoi depuis 4h du matin, nous avons commencé à téléphoner aux parents et amis pour les mobiliser à sortir  massivement ».

 

Un bureau de vote à Djikoroni Para

Dans un autre bureau de vote situé cette fois-ci à Sébénikoro, il y avait également du monde. Ils votent tous dans l’enthousiasme à l’exception d’une dizaine d’électeurs en majorité des femmes qui sont informées qu’elles ne pourront pas voter pour la simple raison qu’elles sont inscrites en Guinée alors que le vote les a trouvées à Bamako où elles sont venues faire du commerce. «  Nous pensions que nous pouvions voter ici. Et c’est pour cela que nous avons voyagé avec toutes nos pièces. Mais ils refusent… » regrettent-elles.

Bureau de vote de Sébénikoro

En attendant les résultats avec des chiffres exacts, il ne sera pas surprenant de voir le taux de participation augmenté dans la mesure où la forte pluie du 27 juin a découragé beaucoup d’électeurs qui ont préféré attendre cette finale.


A la découverte du parc national de Bamako

Parc national de Bamako

Aménagé sous les pieds de la « colline du pouvoir » au sommet du quel se trouve Koulouba, la présidence de la République, le parc national de Bamako est un endroit idéal de promenade, de repos, de distraction et même de gourmandise pour certains.

Les pique-niqueurs

 La vie dans les grandes villes nous éloigne de la campagne et éveille en ceux qui sont amoureux de la nature, la nostalgie de la beauté des pâturages et de la tranquillité qu’offre la brousse. Les bamakois ont cas même là où ils peuvent contempler la nature comme quelqu’un qui sortirait de sa case au village pour aller faire un tour dans sa plantation ou dans son champ. Ce bon coin, c’est le parc national. C’est un endroit très bien aménagé avec des boutiques, un centre sportif, des bars café, des restaurants, des aires de jeux pour enfants bref tout ce qui faut pour attirer le maximum de personnes de toutes les catégories.

 

Un promeneur

Si le parc ne désemplisse pas, c’est surtout en raison du tarif d’entrée (250 FCFA pour les adultes) qui est à la portée de tous. Mais les week-ends sont des jours particuliers. Les enfants accompagnés de leurs parents affluent sur le lieu comme d’autres personnes qui, à la recherche de la tranquillité et du repos, y viennent pour se coucher sous un arbre ou faire le pic-Nick. Certains s’isolent pour lire un roman pendant que d’autres se promènent ou – pour ceux qui ont un peu de sou- rentrent dans un restaurant pour se régaler. C’est donc un endroit  très bon marché pour se libérer des stresses en contemplant la nature loin des bruits des voitures et des motos qui sillonnent Bamako en longueur de journée.

 Si par hasard vous êtes ou vous venez à Bamako, faites y un tour !

 


Le thé vert: une drogue pour les maliens.

Ils sont très pressés de prendre leur dose du soir

A Mali, c’est tout le monde qui se drogue. Oui ! Ce n’est pas du tout interdit.  Ici, que l’on soit homme, femme, vieux, vieille, jeune fille ou jeune garçon, il est normal voire indispensable que chacun prenne sa petite ou grande dose de thé par jour. L’emprise de ce thé vert est tellement forte sur la population qu’il est convenu de l’appelé « la drogue des maliens ».

 Selon l’hebdomadaire les Echos (du 07/10/2010), le Mali a importé près de 17 milles tonnes de thé en 2008. La consommation étant en constante croissance, elle serait aujourd’hui à 20 milles tonnes de thé par an pour une population d’environs 15 millions d’habitants. Pour les maliens, Le thé fait parti du quotidien  et n’empêche rien. Au travail, il permet de recharger les batteries pour plus d’énergie au bureau. On ne peut visiter aucun service de l’administration publique ou privé, surtout à Bamako, sans remarquer un gardien ou un planton qui s’affaire avec sa théière pour « gâter » ses patrons et les visiteurs. Aussi, il n’est pas surprenant de voire une femme qui, parallèlement à sa préparation de repas dans la cuisine, vient s’asseoir auprès de sa propre Barada (théière) pour donner le temps de cuisson nécessaire à sa sauce.

 Ces orgies de thé avancent les mêmes arguments pour justifier leur dépendance de ce liquide. Pour Mohamed, un gérant de cyber, s’il ne prend pas au moins trois verres de thé par jour, il ne pourra rien faire de sa journée.  » S’il faut faire un choix, je préfère ne pas déjeuner le matin. Un verre de thé me suffit largement sans quoi  je ne serai pas du tout  en forme. Je me sentirai exténué et surtout nerveux… » m’explique-t-il.

Drogue ou pas drogue, une large fraction d’entre eux sont unanime que sans une dose ou plusieurs fortes doses de thé du matin au soir, le malaise ressenti par tous les accros -comme eux- est la migraine avec une sorte douleur indescriptible.   

Finalement, l’on ne sait plus si le thé est un vice, un médicament ou un aliment. Selon les spécialistes de la santé, le thé purifie le sang et facilite l’élimination de graisse. Ces bienfaits  encouragent, certainement, les personnes qui se plaignent de leur poids à ne consommer que le thé qui a la même teneur que la quinine. C’est tellement amer qu’il donne, à nous les non-initiés, envie de se couper la langue. Malheureusement, le constat qui s’impose est que la majorité ces accros ne consomment pas le thé en raison ses propriétés curatives. Au contraire s’ils se « droguent« , c’est par ce qu’ils ne peuvent plus s’en passer au risque de tomber malade.


Cinquantenaire des indépendances Guinée-Mali: Qui peut danser ?

Il est fier du bilan des 50 ans du Mali indépendant

Le 22 septembre dernier, le Mali a commencé -à l’instar d’une dizaine de pays africains- les festivités du cinquantenaire de son indépendance. Non loin de l’avenue du Mali où se déroulait le défilé militaire en présence de nombreux chefs d’Etat, j’ai aperçu ce jeune homme déguisé en vert, jaune et rouge : les couleurs nationales du Mali. Il esquissait, comme tant d’autres jeunes, des pas de danse pour exprimer sa fierté du bilan de ces cinquante dernières années. Alors, je me suis demandé en tant que guinéen si ces jeunes de ma génération au Mali ont vraiment des raisons de se réjouir ainsi. Pour répondre à cette question, faisons un bilan comparatif non exhaustif, certes, mais très simple que nous commençons aujourd’hui par l’électricité, le courant ou comme on le dit à Conakry.

J’ai constaté que les maliens, notamment ceux de Bamako, se soucient moins de la batterie de leur téléphone portable. Ils ont l’électricité 24h/24 et s’il y a délestage à quelques endroits, ce n’est qu’une question d’heures. Il en est de même pour toutes les grandes villes du pays. Ceci est un luxe pour la Guinée qui célèbre cette année les cinquante deuxième anniversaires de son indépendance. Là-bas, en dehors de la commune de Kaloum qui est le centre administratif, les quartiers périphériques qui ont le privilège de ne pas être privés de leur « tour » n’ont l’électricité que 8h/24. Donc un habitant de Conakry qui communiquent longuement au téléphone par jour est obligé de chercher deux batteries pour un même téléphone. Il lui faudra absolument faire le plein des deux batteries les rares heures qu’il aura le courant dans la semaine. A défaut, pour être joignable à tout moment, il sera nécessaire de déposer sa batterie de secours dans une cabine spécialisée équipée d’un moteur pour la recharger moyennant 1000 francs guinéens soit 100 FCFA.

Vous comprendrez donc qu’après 50 ans de Mali indépendante et 52 ans de la Guinée indépendante, le souci quotidien du jeune malien comparativement à celui du guinéen est totalement différent. Quoi qu’il en soit, tout n’est pas sombre partout. Si le Mali est souvent cité par la jeunesse guinéenne comme étant un model de démocratie, nous ignorons souvent un autre aspect : celui du développement à commencer par la fourniture des services sociaux de base. Bien que le défi soit énorme pour nos Etats, certains ont cas même du mérite par rapport à d’autres. C’est pour dire que ce jeune a, aux yeux du jeune guinéen, une bonne raison de danser.

A suivre…


La chasse aux margouillats: pour quoi faire?

Ces enfants qui mangent le margouillat

Dire à un ami ayant passé toute son enfance dans une grande ville comme Conakry que l’on mange le margouillat, la souris ou encore le rat, cela lui donne toue suite la nausée. Et pourtant s’il demandait à son Papa qui aurait grandi dans un village surtout celui du Manding, il pourrait lui raconter avec fierté comment il chassait les oiseaux et les margouillats à l’image de ces enfants très habiles qui rentrent à la maison après une chasse fructueuse.

Ils sont fiers du fruit de leur chasse

Un jour  je causais avec un ami qui n’a jamais traversé le kilomètre 36 (l’unique sortie et rentré de Conakry) et ce depuis qu’il est né. Curieux cas même de savoir ce qui ce passe en Guinée c’est-à-dire à l’intérieur du pays, dans les campagnes, je commençai  par lui raconter le quotidien des enfants villageois. Malheureusement j’ai  manqué de tact en introduisant la causerie par ce qui lui donnera la chaire de poule.  Dès que je lui ai dit que les enfants passent la journée à chasser les oiseaux et les margouillats aux alentours du village, il m’a interrompu pour me poser la question suivante : qu’est-ce qu’ils font avec le margouillat ? Je lui réponds : ils mangent. Avant d’ajouter : c’est très délicieux ! Du coup, la causerie s’est transformée en discussion. Il ne m’a pas cru. Il crachat d’abord et me demanda : donc tu as mangé le margouillat ? Je lui répondis : bien sûr que oui. Et même le chat car selon les on-dit qui circulaient entre nous enfants, manger sept fois le chat donnait droit au paradis après la mort. Ces mots ont mis fin à notre causerie.

Même si j’ai été maladroit, je lui ai dis, en tout cas, une vérité que ne peuvent nier tous ceux qui ont vécu une enfance heureuse au village.  Je parle, bien sûr, de ceux qui ont fait la chasse avec  leur chien dans la brousse,  qui ont creusé des trous pour en tirer des rats ou des souris, qui ont été adroit à la lance à pierre… et qui ont fait la pêche à la nasse ou à la ligne. Donc ces enfants à défaut de trouver des rats et des oiseaux, ils ne sont pas pourtant bredouilles. Avec ces margouillats, le barbecue aura bien lieu.